Hyperlaxité : définition, causes, conséquences, prise en charge des hyperlaxes

Hyperlaxité : définition, causes, conséquences, prise en charge des hyperlaxes – Nouvelle mise à jour 2023
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L’hyperlaxité impressionne, parfois, autant qu’elle peut donner des haut-le-cœur. Pour certains, retourner leurs pouces, attraper leurs pieds dans leurs mains ou se contorsionner dans tous les sens relève de l’inné, non de l’entraînement. Si une telle souplesse présente des avantages, elle peut aussi occasionner des désagréments plus ou moins invalidants, comme des douleurs chroniques ou des risques exacerbés de fractures.
Définition : qu’est-ce que l’hyperlaxité ?
L’hyperlaxité n’est pas considérée comme une maladie en tant que telle. Elle désigne une hypermobilité des articulations et à une hyper-élasticité des tissus péri-articulaires (capsules, ligaments, tendons et muscles qui entourent l’articulation). De fait, elle confère une souplesse excessive, qui peut concerner une seule articulation ou plusieurs d’entre elles, comme les mains, les coudes, les genoux, la colonne vertébrale, etc.
On estime que cette particularité concerne 10 à 15 % de la population. Elle concerne plus particulièrement les femmes que les hommes et diminue avec l’âge. Par ailleurs, certaines personnes hyperlaxes présentent une pathologie qui explique leurs capacités.
Il est relativement facile de savoir si on est – ou non – hyperlaxe. Le moyen le plus simple de le vérifier est de mettre ses mains à plat et de jauger de combien de degrés on peut fléchir son petit doigt (auriculaire). Les hommes dépassent rarement 40-45 degrés, les femmes atteignent au maxi 60-70 degrés. Les personnes hyperlaxes, quant à elles, atteignent facilement les 90 degrés.
Hyperlaxité : comment poser un diagnostic officiel ?
L’hyperlaxité peut être diagnostiquée grâce au score Beighton, qui évalue la souplesse de toutes les articulations. Pour mettre en évidence une hyperlaxité articulaire, le médecin étudie différents critères :
- la possibilité de plaquer son pouce au niveau de l’avant-bras en repliant son poignet au maximum ;
- la possibilité que l’auriculaire atteigne un angle de plus de 90 degrés quand la main est posée à plat et qu’on le ramène vers l’arrière ;
- une extension du coude et du genou supérieure à 180 degrés ;
- la possibilité de poser les mains au sol à plat sans plier les jambes.
Identifier le syndrome d’hyperlaxité articulaire
On considère que l’hyperlaxité est pathologique lorsqu’elle affecte la qualité de vie du, ou de la patient.e. Dans ce cas, on parle de syndrome d’hyperlaxité articulaire, qui peut engendrer des douleurs musculaires et articulaires chroniques, mais aussi augmenter le risque d’entorses, de luxations, de tendinites et de déformations osseuses.
Causes : d’où vient cette souplesse extrême ?
La plupart du temps, lorsque l’hyperlaxité se manifeste dans l’enfance, elle n’est liée à aucune cause sous-jacente. On parle alors d’hyperlaxité bénigne. Mais lorsqu’elle persiste et se confirme à l’adolescence ou à l’âge adulte, elle peut effectivement avoir diverses origines.
Les chercheurs estiment que cette particularité serait liée à une anomalie génétique héréditaire qui affecte les gènes du collagène. Les personnes concernées peuvent d’ailleurs constater des antécédents familiaux d’hyperlaxité. Cette différence peut alors se traduire par :
- des anomalies dans la structure osseuse, la forme des os
- ou des anomalies dans le tonus et dans la rigidité musculaire.
Plus rarement, l’hyperlaxité peut être symptomatiques de maladies sous-jacentes, comme :
- le syndrome de Down, ou trisomie 21 (une maladie chromosomique qui entraîne une hyperlaxité articulaire) ;
- le syndrome d’Ehlers-Danlos (caractérisé par une grande élasticité du tissu conjonctif qui provoque une hyperlaxité cutanée et articulaire) ;
- la dysplasie cléidocrânienne (caractérisée par un trouble héréditaire du développement dentaire et osseux) ;
- le syndrome de Morquio (une maladie héréditaire qui affecte tout le métabolisme et induit une hyperlaxité articulaire) ;
- ou le syndrome de Marfan (une maladie du tissu conjonctif qui impacte également l’élasticité de la peau et des articulations).
Certaines blessures à répétition peuvent aussi occasionner une hyperlaxité ciblée. Un ligament, par exemple, peut devenir hyperlaxe.
Je suis hyperlaxe : quelles conséquences pour ma santé et dans mon quotidien ?
Comme évoqué précédemment, une trop grande élasticité des articulations peut avoir plusieurs conséquences délétères :
- des douleurs articulaires provoquées par les inflammations localisées ;
- des entorses à répétition (notamment au niveau des chevilles) ;
- des luxations ou débîitement de la rotule, de l’épaule, de la mâchoire, etc ;
- des subluxations à répétition (doigts, épaules, rotules, articulations du dos, côtes…) ;
- des tendinites (genoux, épaules) ;
- le développement d’une scoliose (déformation de la colonne vertébrale) ;
- des déformations articulaires, au niveau des genoux par exemple (genoux cagneux) ;
- des chutes à répétition et une arthrose précoce liées à l’instabilité articulaire.
À noter : ces risques augmentent d’autant plus que l’on sollicite les articulations hyperlaxes en question, soumises à des amplitudes physiologiquement éprouvantes. Les personnes qui exploitent régulièrement leur particularité dans le cadre d’activités comme la danse ou le contorsionisme ont par exemple plus de risque de souffrir de douleurs et de complications. A force d’être exposées à des microtraumatismes, les articulations finissent paradoxalement par se raidir.
Quels sports peut-on pratiquer ou non ?
Certains sports sont particulièrement déconseillés en cas d’hyperlaxité. Mieux vaut éviter les activités qui demandent des changements d’appui et de direction brutaux qui risquent d’endommager les articulations (genoux, chevilles, poignets, épaules, etc). C’est notamment le cas du football, du handball, du basket ou du tennis.
Mieux vaut privilégier des disciplines qui ne brusquent pas trop les articulations, comme le vélo, la natation ou l’aquagym. La danse peut aussi permettre de prendre conscience de son corps et de ses capacités, à condition de ne pas forcer les amplitudes naturelles. Le yoga peut également être bénéfique pour s’approprier son corps, en respectant scrupuleusement les positions qui protègent les articulations.
Quelle que soit l’activité physique choisie, on prend soin d’être accompagné et de ne pas aller au-delà de ses limites, malgré la souplesse extra-ordinaire que l’on peut déployer. Avant chaque session, on prend bien le temps de bien s’échauffer pour protéger ses articulations et réduire le risque de traumatismes.
Il pas de traitement contre l’hyperlaxité ou contre le syndrome d’hyperlaxité articulaire. La première chose à faire est de prendre conscience de sa particularité et d’éviter de “jouer” avec ses articulations hyperlaxes, au risque de les abîmer prématurément.
Au quotidien, mobiliser régulièrement vos articulations en effectuant des mouvements doux, qui respectent leur alignement naturel. Des exercices de renforcement musculaires et ligamentaires réguliers peuvent être très bénéfiques sur le long terme.
En cas d’effets néfastes liés à cette condition, il est possible de :
- soulager ponctuellement la douleur par la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires ou par le port d’un collier cervical de contention ;
- renforcer les articulations douloureuses grâce à des exercices de renforcement musculaire ou ligamentaire et de kinésithérapie ;
- et de prendre en charge les différentes complications possibles en fonction de leur nature (entorse, luxation, arthrose, etc).
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