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Biopic sur Simone Veil: «Je voulais mettre mal à l’aise le spectateur»

Biopic sur Simone Veil: «Je voulais mettre mal à l’aise le spectateur» – Nouvelle mise à jour 2023

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Après La Môme et Grace de Monaco, Simone, le voyage du siècle, en salles le 12 octobre, vient conclure la trilogie de biopics féminins réalisés par Olivier Dahan –cette fois-ci sur Simone Veil, décédée en 2017.

Mais ceux qui s’attendent à voir un récit historique détaillé sur la création de la loi Veil (qui a dépénalisé le recours à l’avortement) seront déçus. C’est avec son discours mémorable à l’Assemblée nationale, en 1974, que s’ouvre le film; puis, le combat politique le plus célèbre de l’ancienne ministre de la Santé est rapidement évacué. Pour raconter la vie de cette figure française mythique et panthéonisée, Olivier Dahan a choisi un autre fil conducteur: la déportation de Simone Veil, et son expérience dans les camps.

Rencontré quelques semaines avant la sortie, le cinéaste décrit son film comme «un portrait en mouvement». De l’enfance de Simone Veil sur la Côte d’Azur à l’écriture de ses mémoires, le film nous transporte en effet d’une période à l’autre, à travers divers moments marquants de la vie et la carrière de la magistrate. En Allemagne, dans les prisons algériennes, au Parlement européen ou dans un hôpital auprès d’un patient séropositif, ce «voyage du siècle» un peu cahoteux tente en deux heures vingt de faire la somme de tous les combats de Simone Veil –au risque de s’éparpiller, avec des allers-retours incessants qui empêchent les scènes de respirer.

Alors que le film progresse, ces courts fragments dans le désordre chronologique sont entrecoupés de passages de plus en plus longs et détaillés qui racontent la déportation de Simone Veil, sa sœur et sa mère. Parmi ces séquences, de longues scènes dans les wagons à bestiaux, l’arrivée de nuit à Auschwitz, la violence dans les dortoirs et dans les camps, ou encore l’agonie finale d’Yvonne, la mère de Simone, incarnée par Élodie Bouchez.

Représentation de la Shoah

Faire un biopic sur Simone Veil sans raconter son expérience de déportée aurait été incongru, alors que la femme d’État a tant lutté pour que son récit et celui des autres survivants soient entendus. «Ce début de vie conditionne tous ses choix, dans l’Europe, dans ce qu’elle fait pour les femmes, et pour toujours de se battre pour la dignité des êtres», explique Elsa Zylberstein, qui incarne Simone Veil à l’âge adulte –malgré les prothèses, devenues malheureusement incontournables dans tout biopic conventionnel, son interprétation et celle de Rebecca Marder (qui joue Simone dans sa jeunesse) constituent le salut principal du film.

C’est l’actrice qui, après plusieurs rencontres avec Simone Veil, a sollicité Olivier Dahan pour réaliser «un grand film» sur sa vie. Pour elle, la question de la mémoire n’est pas celle qui s’est posée en premier, «mais fatalement, c’est intrinsèque au sujet». Quant à Olivier Dahan, lui-même descendant de déportés, il s’agit pour lui d’une évidence: «C’est un film sur la Shoah. […] Ce qui m’intéressait, que j’avais peu vu dans les films, c’est le silence imposé par l’État français une fois que les déportés reviennent. Ce contre quoi Simone Veil va lutter en premier: elle a envie de parler, et on lui refuse ce droit de parole, à elle comme à tous les autres d’ailleurs.»

Mise en scène excessive

Si la Shoah devait forcément être évoquée, les choix dans Simone interpellent. Que peut-on et doit-on montrer de la Shoah au cinéma? Pourquoi reconstituer avec tant de détails les atrocités des camps? S’attarder si longuement sur le visage amaigri et agonisant d’Élodie Bouchez dans le rôle d’Yvonne Steinmetz? Le débat existe depuis longtemps, et ressurgit notamment à chaque fois qu’une fiction s’empare du sujet.

Dans sa célèbre critique du film Kap​​ò de Gillo Pontecorvo, en 1961, Jacques Rivette estimait que le fait même de mettre en scène l’expérience des camps, et dans ce cas précis la mort de l’héroïne, avec des procédés classiques du cinéma, était immoral: «Le réalisme absolu, ou ce qui peut en tenir lieu au cinéma, est ici impossible; toute tentative dans cette direction est nécessairement inachevée (“donc immorale”), tout essai de reconstitution ou de maquillage dérisoire et grotesque, toute approche traditionnelle du “spectacle” relève du voyeurisme et de la pornographie.»

La reconstitution, c’est le choix qu’a fait Olivier Dahan, qui reconnaît s’être interrogé: «Qu’on se pose la question, et je me suis posé la question, c’est normal, affirme Olivier Dahan. La question c’est pas “est-ce qu’on peut ou pas faire un film là-dessus”, c’est comment faire le film. […] C’est quelque chose qui demande de la réflexion, et de l’intuition. La justesse et l’honnêteté avec laquelle ça doit être fait va forcément à l’encontre de quelque chose de très spectaculaire ou de trop graphique, donc j’ai essayé de tenir à distance le truc.»

«J’ai eu envie d’impacter le spectateur en le mettant dans une sorte d’apnée pour essayer de rendre compte de ce que les déportés qui sont revenus ont pu décrire de l’arrivée aux camps.»


Olivier Dahan, réalisateur

Pourtant, certaines scènes de Simone laissent peu de place à la suggestion ou à la pudeur. L’horreur des camps est mise en scène de manière graphique et parfois excessive, comme dans ce passage interminable sur la tonte et le tatouage des déportées: avec des gros plans sur leur crâne et un montage vif, anxiogène, les femmes se succèdent sous les coups de ciseaux.

Quand on l’interroge sur sa réflexion, le cinéaste développe: «Je voulais mettre mal à l’aise le spectateur avec pas mal de scènes en fait, c’était mon intention. Sur l’arrivée au camp par exemple. Il n’était pas question de mettre à l’aise, d’ailleurs, l’inverse aurait été saugrenu. Disons que j’ai eu envie d’impacter physiquement le spectateur en le mettant dans une sorte d’apnée, que ce soit avec les images et avec les sons, pour essayer, vaguement, de rendre compte de ce que les déportés qui sont revenus ont pu décrire de l’arrivée aux camps.»

Transmission

Pour Elsa Zylberstein, dont la famille a été cachée par des justes pendant la guerre, la transmission est clairement un des objectifs du film. L’actrice, qui a côtoyé Marceline Loridan-Ivens, Ginette Kolinka ou Paul Schaffer, estime que comme Simone Veil, «ce sont des gens obsédés par la transmission, pour ne pas qu’on oublie. Et peut-être qu’inconsciemment, quand j’ai parlé [à Simone] du film, je me suis dit: elle a dû comprendre que c’était aussi pour ça, pour que ça n’arrive plus.»

Olivier Dahan explique aussi que sa volonté était de recréer des images destinées à un jeune public encore inéduqué sur la Shoah et ses représentations cinématographiques. «Je ne montre pas tout des camps: je montre l’arrivée, la marche de la mort, des choses qu’on n’a pas forcément vues depuis longtemps. Et même s’il y a de grands films qui ont été faits sur le sujet, Shoah de Claude Lanzmann en tête bien entendu, je me suis dit qu’aujourd’hui en 2022, il n’y avait pas beaucoup de gamins de 15 ans qui avaient l’occasion de voir Shoah, ni même Le Pianiste, ni même La Liste de Schindler et d’autres films encore. J’avais l’intention de faire un film accessible, donc je me suis octroyé le droit de répéter un peu les choses.»

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